A propos

La belle aventure entrepreneuriale Ousseynou Couture

De fil en aiguille :  Lorsque le grand frère l’a senti aguerri pour voler de ses propres ailes, Ousseynou peut ouvrir son premier atelier à la Zone A. En 2000. C’était le temps de la première Alternance politique au Sénégal avec Me Wade, c’est devenu le premier challenge entrepreneurial pour Ousseynou.

Même s’il a profité du carnet d’adresses de son grand-frère, entreprendre n’est pas un fleuve tranquille à traverser sans le coup des vagues. Que de sueur à verser, que d’imaginations à fournir au quotidien pour ne pas dire à tout instant. « Lorsque vous avez en mémoire que vous avez des personnes avec vous qui attendent qu’à la fin du mois un salaire leur soit versé, vous savez que vous avez une grande responsabilité », informe Ousseynou Fall. « Alors, vous vous dites qu’il vous faut de la rigueur, de la présence, de prestance dans une influence positive autour de vous », enseigne-t-il.

Sis à côté de l’IAM, Ousseynou Couture est aujourd’hui comme une école, un institut de confection vêtements ciselés avec maestria. Au-delà du travail pour la plupart manuel, les jeunes employés sont également, avec l’expérience du chef des lieux, formés à se familiariser à prendre leur responsabilité par exemple avec les clients venus d’horizons divers et/ou de classes sociales différentes. « Il faut leur apprendre à se décomplexer face aux clients qu’ils soient ministres ou directeurs de société, qu’ils parlent l’arabe, l’anglais, l’italien ou encore le chinois. Cela les aide à comprendre et à se forger dans le monde du travail », notifie M. Fall.

Pour Ousseynou, diriger n’est pas donné à tout le monde. Voilà pourquoi, il faut le prendre comme un sacerdoce, un « jaamu Yàlla », une prière incessante qui vous rappelle votre travail, votre mission auprès de tout le monde, vos employés, vos clients, vos partenaires, votre entourage. « La couture fait partie des métiers les plus généreux du monde. Parce que non seulement l’habit sert de couverture, de protection mais également il donne de l’élégance à l’humain », renseigne le patron d’Ousseynou Couture.

Alors, il y a quelque chose de divin dans l’habit dès qu’il sert de nous protéger, en même de nous égayer. « Même dans les inspirations pour confectionner un modèle, on sent qu’il n’y a pas seulement votre imagination qui fourmille au hasard de vos tensions cérébrales», dit-il. Et l’on sent, fait comprendre ce féru de « céebu jënn », qu’il y a aussi et toujours le souffle de Dieu dans toute œuvre. C’est dit. Sans tomber dans le fatalisme, Ousseynou est un croyant qui ne dissocie pas sa capacité de faire des merveilles à la Bonté du divin. Toutefois, Ousseynou croit dur comme fer, que « pour réussir dans ce travail, il faut l’amour du métier, l’éducation de base et la confiance de soi » et dès lors, « l’inspiration vient de partout et nait de votre environnement ».

Et dans l’environnement des affaires, Ousseynou Fall est très animé, pour ne pas dire voyageur. « Oui, presque 70% de mes activités sont exécutées à l’extérieur ». D’ailleurs, il n’y a pas longtemps qu’il est revenu de l’Egypte où l’Agence (ADEPME) a emmené 80 Pme sénégalaises, exposants et visiteurs professionnels, à la Foire commerciale intra africaine (Intra-African Trade Fair 2023- Iatf), qui s’est déroulé dans le pays des Pharaons du 9 au 15 novembre 2023. Les Pme accompagnées ainsi par l’Adepme, à travers son Guichet internationalisation, sont issues de tous les secteurs (textile-habillement, couture, maroquinerie, agro-alimentaires, café Touba), dont des champions nationaux. Parmi lesquels Ousseynou Couture qui se prépare déjà aux défis de l’Afrique de demain… De 2063. Un rendez-vous, dans 40 ans « si Dieu nous prête vie ». Il salut alors, ce soutien de l’ADEPME qui les a fait voyager pour présenter leur travail, rechercher des clients potentiels dans des contacts « B to B » etc.

« La production dont j’ai besoin pour l’étranger, je ne peux la fournir ici. Voilà pourquoi je voyage beaucoup. Je peux dire que je fais partie des premiers sénégalais qui ont fait la Foire commerciale intra africaine. J’y ai été déjà à deux reprises avant que l’ADEPME nous y amène », confie M. Fall.

Aujourd’hui, le patron d’Ousseynou Couture ambitionne de créer un centre de formation pour « haute couture alliant la tradition et le modernité ». Parce qu’il comprend que la formation est le seul allié pour un Sénégal ou plus largement une Afrique au cœur du développement mondial. « Il est important de former les jeunes, leur apprendre la couture, la comptabilité, la gestion », livre, ce passionné de sport qui comprend déjà les enjeux par exemple pour sa structure de verser dans le e-commerce. « On tend vers ça, et l’ADEPME m’aide à m’y invertir. Parce qu’on doit pouvoir vendre en ligne comme partout ailleurs », dit le lève-tôt qu’il est.

Le soleil se lèvera et trouvera déjà Ousseynou Couture bienséant, tiré à quatre épingles, « e-commerçant » du Sénégal aux quatre coins du monde.